Les économistes et l’éducation Code 1207

Les économistes de Adam Smith à Philippe Aghion, les sociologues d’Émile Durkheim à Pierre Bourdieu ont attribué un rôle clé à l’éducation : elle explique une large part des écarts de richesse entre les nations et des inégalités sociales et salariales, mais encore la croissance et l’emploi. Notre performance mesurée par les enquêtes PISA semble décevante : comment l’améliorer ?

Problématique et plan du cours :
Le cours « Les économistes et ... » est consacré cette année à l’économie de l’éducation ... thème en vogue qui est, notamment, au programme de l’agrégation de sciences économiques et sociales.
1° - D’abord on définira notre champ d’étude (le triptyque éducation-instruction-formation, le « système scolaire au sens large de l’école élémentaire à l’université et la formation continue). On procédera à un examen des faits, en focalisant sur le cas français. Historiquement, comment s’est construit le système éducatif français ? Quelles particularités par rapport aux systèmes étrangers ? Actuellement comment mesurer son efficacité en positif (double massification des effectifs à partir des années 60 puis 80, réalité de l’ascenseur social et progrès dans l’égalité des chances mais aussi en négatif avec les constat dressé par les enquêtes internationales PISA (élèves), TIMSS (maths et sciences ) et PIAAC (adultes) qui pointent 3 déficiences du système français : l’insuffisance de compétence d’environ 20 % des élèves, souvent issus de milieux défavorisés, l’orientation post bac des filles, pourtant plus performantes que les
garçons, vers des filières moins rémunérées, le faible rendement eu égard à l’ampleur de la dépense publique .
2° -  On expliquera ensuite l’importance économique de l’éducation. Pourquoi est-elle un facteur clé de croissance, d’innovation, d’emploi, et de réduction des inégalités de salaires ? Depuis un demi-siècle c’est devenu un thème majeur de la recherche économique, depuis les années 1960 et les premières études de Denison aux USA ou de Carré Dubois Malinvaud pour la France) qui quantifient la part du facteur éducatif dans la croissance... jusqu’au travaux plus récents de Philippe Aghion ... Le débat autour de la notion de capital humain (introduite par Gary Becker) sera l’occasion de se familiariser avec les 3 méthodes des économistes : la «microéconomie » (au niveau des individus supposés se comporter en « homo œconomicus rationnel » ) ; la « macroéconomie » (au niveau d’une société , d’un État, supposés pallier les imperfections du marché) ; l’ « économétrie » qui confronte les hypothèses théoriques aux
données statistiques. En expliquant comment le système éducatif contribue à réduire/maintenir les inégalités salariales et sociales (inégalité des chances) on discutera du procès fait par certains d’un possible « impérialisme » de la science économique sur les autres sciences sociales (sociologie principalement), en montrant plutôt leur complémentarité .
3° - Enfin, on discutera des possibles améliorations du système français, en s’inspirant (ou pas) des modelés étrangers . Prioriser ls baisse des effectifs et le cours élémentaire ? Mettre en place les groupes de niveaux ? Revenir à l’uniforme ? Susciter des vocations de chercheur.e .s ? Renforcer l’attractivité de l’apprentissage et de l’enseignement technique ? Augmenter l’attractivité du métier et les salaires des enseignants ? etc Toute réforme a un coût, qui doit être compatible avec les contraintes budgétaires si fortes aujourd’hui : encore un choix qui préoccupe les économistes.

Organisation du cours
6 séances de 3 heures en 24/25 , un mercredi matin par mois (en raison de l’éloignement géographique de l’intervenant ). Un cours polycopié « à trous », il y a peu à écrire, et cela permet aux absents éventuels de rester dans le train ! Horaires 9H-12H : deux heures de « cours » interactif proprement dits et après la pause on aborde des questions d’ actualité, car en économie ... tout se tient.

Dans les mois où il n’y a pas cours, un café économique par mois rassemble celles et ceux qui veulent continuer à échanger.